Ce week-end ils font des trous sous mes fenêtres, donc pas envie de rester à la maison. D'habitude je m'évade toujours par le sud. Pour une fois je vais changer. Vichy, ville bien connue pour son tissu emballage de poulet et ses pastilles qui foutent la colique si on en mange trop. C'est à côté de Lyon (150 km), je ne vais pas déranger la Deauville pour si peu. J'ai équipé l' XT d'un support pour que Marie Charlotte (c'est mon GPS) puisse m'accompagner.

L'urgence lorsque je fous le camp c'est d'abord de quitter mon bled. J'y travaille c'est donc un territoire hostile, on peut y faire de mauvaises rencontres. J'ai décidé de ne prendre aucune autoroute, donc j'y vais par la RN7. Arrivé à Tarare je commence à respirer et fais une petite pause pour brancher la prise de Marie Charlotte à la batterie.

La route jusqu'à Vichy n'est pas passionnante. Je respecte les vitesses, plein de motards me doublent. Ils roulent tous comme des cons, à fond, grillent les lignes blanches. Ils se croient sur un circuit ces andouilles. Marie Charlotte est de mon avis, elle m'indique la vitesse maxi que je ne dois pas dépasser et m'engueule par des petits biiiip si par inadvertance je dépasse les limites qu'elle m'impose.

Juste avant Vichy, j'avise un camping ouvert, après avoir encaissé mes 8,50€ le gars de la réception me conseille de m'installer plutôt à l'écart des mobil home. Il y a un congrès de gens avec leurs chiens, et il risque d'y avoir un peu de bruit ce soir (sympa...) . Je plante ma tente et laisse mon bordel sur place.

Je pars visiter Vichy, en fait plutôt revisiter puisque je connais déjà. J'y étais allé avec Monique il y a deux ou trois ans.

Vichy c'est une ville avec des gens ( les Vichyssois), comme ils ont un peu déconné dans le passé pour les punir on ne leur a pas mis d'autoroute. Pour faire pénitence ils boivent de l'eau chaude dégueulasse, mais ils peuvent en boire autant qu'ils veulent ils n'auront pas d'autoroute ! Ils ne se rendent pas compte, mais c'est super grave ce qu'ils ont fait, le mieux d'ailleurs c'est de ne pas en parler.

La nuit a bien commencé, Sig me passe un coup de fil. Elle me croyait à Lyon et avait envie de boire un coup sur une terrasse. Qu'elle bonne idée j'ai eu de venir dans ce cloaque ! Pour oublier et supporter les chiens, j'ai achète une bière. Je somnole un peu et une heure plus tard la canette de 500 ml est vide. Elle est tombée, il y en a partout dans la tente, une super nuit. En plus je me serais cru danr un chenil avec tous ces chiens qui aboyaient.

5h30 raz le bol, je balance tout le bordel dans le sac étanche et je me casse. Le portail du camping est fermé, heureusement la moto passe par le portillon. Si tôt celui çi franchis je démarre et laisse tourné le moteur (je l'ai un peu déchicané vendredi) pour bien réveiller les chiens et leurs propriétaires, il n'y a pas de raison à ce que je sois le seul à avoir mal dormis.

J'aime bien rouler la nuit, je ne croise presque personne, j'ai des envies de vitesse. Je fonce sur les petites routes, 110, 120, 130 au lieu de 90. Je fais hurler Marie Charlotte, elle n'a pas l'habitude. Une suite de virages limités à 30, je les prends à 60, elle n'en peut plus. Le gros mono lui impose son rythme, ce n'est plus elle qui commande. Je la sens à bout, je calme le jeu, pas envie qu'elle me tache le blouson. On prend vite l'habitude de conduire au dessus des limitations, je dépasse quelques lopettes qui se traînent. Je m'étonne que les gens sur mon passage n'agitent pas un drapeau à damier, c'est vrai ce n'est pas la fin de la course. Passé Tarare la route devient humide, Marie Charlotte aussi. Une petite pause au stand s'impose. Sur la pancarte il y avait écrit "Café ami des motards " ou un truc dans le genre. Tans pis je m'y arrête quand même.

Dernière ligne droite avant Lyon. Sur la RN6 à Limonest il y a un radar fixe à 70, il a brûlé. Dommage ils auraient pu avoir ma photo de face à 90. J'arrive chez moi, mes vêtements pu la bière, pas envie de me doucher, un vrai motard ne se lave jamais. Je vous quitte, rendez-vous avec Sig