Ben voilà, il a fallu que je reparte. Faisait pas beau à Lyon j'avais envie de retourner à Porquerolles et passer voir Aladin83. Au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué je suis assez matinal. Donc je dégage à 4h30, je pensais qu'il allait pleuvoir. Erreur, il pleuvait déjà.

Le temps d'arriver au parking (20mn) et j'enfile le casque avec les cheveux trempés. Après un temps assez long pour trouver une station-service ouverte, à 5h15 je pars enfin de Caluire. Il pleut vraiment beaucoup. Direction le Sud. Sur l'autoroute non éclairée je n'y vois que dalle, de la flotte de partout. Dès que je referme la visière impossible de distinguer quoi que ce soit. Donc je roule visière ouverte et j'en prends plein la gueule. Pas possible de continuer, je m'arrête à Vienne. A 6h un café semble ouvert, super, y'a même une enseigne "amicale du moto club de Vienne " . Ouais mais la nana présente me dit qu'elle n'ouvre pas avant 6h30... Bon j'en trouve un autre plus loin. Un grand crème bien chaud (j'ai froid) et je patiente jusqu'au levé du jour. J'en profite pour virer le pinloc, cause de mes soucis de visibilité.

Le jour n'est pas tout à fait levé, raz le bol d'attendre je me casse. La mousse du casque est toute détrempée, je n'y vois pas trop et j'ai de la pluie jusqu'à Valence (en France) après c'est enfin bon, du coup je roule avec la visière ouverte pour assécher le casque et le cerveau de la tête. Petite pause et second plein à 200km . Je rajoute 10l sur les 19l du réservoir, donc conso de 5l/100km, c'est bien. La station (carrefour) propose du e10 et du sp95 normal : le luxe !

A 90km de chez Aladin je lui passe un coup de fil pour vérifier sa présence. Il est soi-disant " d'astreinte " mais je sais bien que les gens du sud le travail c'est pas trop leur truc... Très sympa, il est en train du buller sur la plage avec sa secrétaire alors que sa femme le croit en train de faire les courses. On se donne rendez-vous, je le vois arriver au volant de sa citroen picasso, bizarre, il est tout seul. Sont vrai prénom c'est Bruno, alors je le suis jusqu'à sa masure. Il me présente son épouse Britt, une jolie blonde d'origine suédoise (il se fait pas chier le Bruno ! ). Ils ne veulent pas que je reste manger, j'insiste et on passe à table. Spécialité locale : de la choucroute garnie, c'est super bon. Je comprends pourquoi ils voulaient se la garder pour eux tous seul. On va faire un tour sur une ile qui est devenue presque par l'ajout d'un pont. Il y a un vent pas possible, Bruno en devient fou, il délire, il me parle d'une ile ayant appartenu à Mr Picard, un type froid et détesté par ses ouvriers. Excédés, ils l'ont assassiné et planqué le corps dans l'ile. Britt le regarde attristée, avec l'age il a de plus en plus souvent des crises, comment va t'il finir...

Au retour je fais monter Bruno sur les fesses d'Angèle, il se sent bien, il a une érection. Britt s'en aperçoit et direct elle me dit qu'il est urgent qu'ils rentrent à la maison.

Bon c'est pas tout ça, mais je ne vais pas coucher chez des gens aussi lubriques et dépravés. Mon but c'est Porqueroles et non les îles du levant. Je me trouve un petit camping hyper tranquille (sauf 2 avions en soirée) et je m'y installe.

Britt n'ayant pas voulu que je me resserve, le soir j'ai forcément faim. Un kebab (spécialité lyonnaise) sur la jetée du port d'Hyères me fait le plus grand bien.

Fait nuit, dodo sous la tente. Je n'ai pas le choix, le seul éclairage que j'ai c'est mon tél portable.

Au réveil il fait froid, je quitte à regret cet havre de paix après avoir soigneusement rangé la tente. Un super levé de soleil me met en joie

En plus de ne pas prendre d'éclairage, je n'ai absolument rien pour la cuisine. Donc rien à bouffer et pas de café... Finalement, Porqueroles me fait un peu chier. En plus j'y suis déjà allé .

Et je me dis que c'est un luxe inouï de se dire "Tient ce matin je vais prendre le petit déj à Saint Tropez" . Du coup j'y vais. Je mets longtemps à arriver, sur la route je vois une pancarte "Borme les Mimosa ", j'essaye d'y aller mais c'est une ville trop compliquée pour moi, je renonce et vais direct à Saint Tropez.

Saint Trop c'est Rolex City, même moi qui suis très très riche, je me sens pauvre, c'est vous dire... Les gens parlent tous l'étranger. Y'a des bateaux plus sublimes les uns que les autres, mais d'abord il me faut un café

Comme dab les gents sont sur le port donc je m'en éloigne. Une terrasse de bar tranquille, pour m'assimiler aux indigènes moi aussi je vais parler étranger. En espagnol je commande un café, d'une voix sure de moi je demande au garçon "un café " . Putain le con il parle pas polyglotte, il comprend rien. Du coup je lui traduis en français "un café " puis voyant passer une Samatha Fox je rajoute cette fois çi en espagnol "con leche". La nana m'en colle une, j'essaye de lui dire que ça veut dire "avec du lait" et je m'en prends une autre. Dépité j'avale mon "café con leche" et je vais visiter le village. C'est très beau ! Certainement invivable en Juillet Aout mais génial en cette saison.

Sur la jetée je vois un type avec un gros téléobjectif, vu sa position j'hésite... Si encore il avait des gros nichons, mais non les mecs c'est pas mon truc.

Du coup je lui tire son appareil photo, il a un gros zoom.

Je marche longtemps, il faut beau, j'ai soif. Place des Lices, (celle des joueurs de boules) un café sympa. J'ai envie d'un diabolo fraise, ma voisine me fait signe qu'il vaudrait mieux que je prenne un café avec une pointe de lait.

Finalement, j'opte pour un diabolo menthe, la couleur va mieux avec l'ensemble.

Des gogols à côté bouffent des pizzas en faisant les cons. Je pense reconnaître le proprio de l'appareil photo et je m'éclipse discrètement...

Sur le retour un vent pas possible, un york traverse l'autoroute. Il a du bol, il volent à 3 mètres au dessus du sol, il vivra. L'odeur de Feyzin et les bouchons m'annoncent l'approche de kebab city. Putain faut reprendre le boulot.